Léodagan : Bon alors voilà
Perceval : Ah j'aime bien quand on fait ça
Arthur : Vous aimez bien quand on fait quoi ?
P. : Ben quand on se baisse comme ça pour faire le point, ça fait hyper pro
L. : Non mais on fait pas le point là, on examine la trace
Karadoc : Ouais ouais, c'est classe cette expression « on examine la trace »
P. : On dirait des chevaliers en mission
A. : Ouais on est en mission
L. : Non mais il n'y a pas d'expression. On va examiner la trace là, celle là
P. : Mais c'est quoi ça ? C'est des trucs avec des plantes, c'est ça ?
K. : Ah moi j'y connais rien
L. : La traaaace là vindieu, le dessin là ! Vous voyez pas que ça a une forme de semelle de botte ?
K. : Ah mais ça
P. : Moi je trouve que ça ressemble plus à une tranche de viande, non ?
A. : Bon à votre avis ?
L. : Trois jours peut être quatre
K. : Moi je dis six jours
A. : Six jours ?
L. : Non, c'est pas une trace qui a six jours ça
P. : Ah mais à la trace, moi je pensais qu'il fallait dire des nombres de jours
K. : Ben moi aussi
L. : Bon euh non vous pouvez la fermer ?
A. : Bon trois jours ça veut dire qu'ils ont pas encore atteint la frontière
P. : Mais qui ?
L. : Les types qui ont laissé les traces
P. : Parce que c'est forcément des types ? Vous disiez que c'était une trace de botte
A. : Oui mais il y a bien un type qui a mis son pied dans la botte
K. : Ah ! Attention messieurs ! Pas sur !
P. : Oui mais là, excusez-moi mais vous allez un peu trop vite en ...
A. : Besogne
P. : Ouais
K. : Par exemple moi quand je vais dormir la nuit j'enlève mes bottes
P. : Et ouais, les bottes sont au pied du lit
K. : Donc si ça se trouve ça c'est la trace d'un mec qui est allé se coucher et qui a enlevé ses bottes pour les mettre là
P. : Et après ce qu'il faut chercher c'est la trace des pieds du lit
K. : L'autre truc qui est difficile c'est qu'il y a qu'une trace. Là où le mec il a brouillé les pistes c'est qu'il a surement qu'une jambe
P. : Ou il a sautillé à cloche pied pour brouiller
K. : Ils sont vraiment forts ces fumiers !
P. : Bon allez sire, il n'y a pas de temps à perdre ! Il faut qu'on se mette à la recherche d'un type qui a qu'une jambe
K. : Ou d'un mec qui sautille pour brouiller
P. : Voilà ! Et qui couche dans son propre lit même en forêt
K. : Avec ses bottes au pied de son lit
P. : Après là où c'est chaud c'est l'orientation
K. : Ouais ça c'est classe
P. : Si la botte était comme ça, ça veut dire que le lit il était forcément à peu près là
K. : Et là il faut chercher la trace de la savate de sa femme qui devait dormir de l'autre côté du lit
P. : Sauf qu'il y a pas d'autre trace
K. : Ouais, ben on est tombé sur des sacrés pros !
P. : Chapeau !
K. : Attendez, on résume un peu sinon on va se paumer
P. : C'est à des moments comme ça qu'il faut surtout rien oublier
K. : Il y a un point qu'on arrive pas à résoudre
P. : Voilà : comment il fait le mec pour trimballer sa bonne femme sans qu'elle sorte de son lit ?
K. : Tout ça à cloche pied
P. : Il pourrait mettre le lit dans une charrette mais il n'y a pas de trace de roues
K. : Ou alors attendez...Si, si, ça y est !
P. : Quoi ? Vous avez percez le ...
K. : Ouais ! En fait c'est sa femme qui efface les traces de roues au fur et à mesure qu'ils avancent
P. : Mais oui bien sur ! Qu'est ce qu'on est con !
K. : Et elle doit même en profiter pour effacer les traces d'un des deux pieds de son mari
P. : Ah il y a des vicelards quand même !
K. : Voilà ! Donc un petit point ...
P. : ... il faut se mettre en chasse d'un type qui traine une charrette avec un lit dedans et sa femme dans son lit...
K. : ...et la femme elle a un petit râteau. Et sans sortir de son lit, elle frotte par terre pour effacer les traces des roues et effacer la trace d'un des deux pieds de son mari
P. : Quand je pense qu'on a failli partir sur un unijambiste !
K. : Non mais ils sont forts ! Ils sont vraiment forts !
P. : Ils ont pas de bol quand même ! Mettre au point un truc pareil et tomber sur des cerveaux comme nous !
Auteur : Alexandre Astier